Le Babylone.

Vendredi soir, 22h.
Arrivée au Popstarz, fameux club gay de Soho, à deux pas d'Holborn.
Surprise, le Gin Tonic à 4£ seulement.
Vendredi soir, 23h.
Toujours au Popstarz ; une folasse qui a (sans doute volontairement) oublié de mettre son pantalon, met le feu au dancefloor (du moins pense-t'il) avec des mouvements savamment répétés de MadoGa RihaSpears.
Vendredi soir, 23h10.
Moi-même met le feu au dancefloor, avec pantalon, et mouvements savamment inspirés de MadoGa RihaSpears, mais exécutés avec un soupçon de touche perso absolument irrésistible (surtout après les multiples Vodka-Cranberry de l'assistance).
Vendredi soir, minuit moins 5.
Un grand black immense pète un câble ultra violent contre un collègue de moi même pour cause de touchage de bras en signe d'appréciation visuelle (et sûrement de pensées à caractère sexuel). L'individu irrité n'a sans doute pas perçu les ondes Sensibles du lieu, pourtant flagrantes à l'exclamation globale consécutive aux premières notes de Baby One More Time d'une certaine BS 5 minutes avant l'altercation.
Samedi matin, minuit 5.
Patron de moi-même en total lâcher-prise de sa personne tente de déshabiller un clair inconnu par arrachage de chemise lors de danse collé-serré à fort potentiel sexo-mimétique sur un refrain hautement bégayé "Popopopo popo poker face".
Samedi matin, 1h.
Individu non répertorié à l'inventaire collègues se plante devant moi-même en fière arboration de torse dévêtu, avec sans doute attente d'exclamation d'émerveillement suivi de viol sauvage sur le dancefloor. Ce qui -ai-je besoin de préciser- n'arriva pas.
Samedi matin, 1h34.
Veste écharpe écouteurs Oyster, quête du bus au terminus Maison-Dodo. Froid, et les lentilles collent à mes yeux embués.
Samedi matin, 2h20.
La lumière s'éteint sur une peau à peine démaquillée de la moiteur de la soirée. Je m'endors assurée que ma place est pour une fois bien celle où je me trouve. Samedi matin, 2h23.
Good night, sleep tight.